Aujourd’hui Cédric de Booster Informatique nous raconte son expérience dans la création d’une vidéo promotionnelle pour son entreprise avec ses propres moyens, et sans passer par un professionnel tel que Popcorn Vidéo. Gérant d’un magasin d’informatique à Toulouse Nord, il s’est rendu compte que malgré ses compétences, son expérience, et sa motivation, créer ce type de support de communication n’est pas chose aisée.
Comment t’est venue cette idée de faire cette vidéo sans jamais en avoir fait auparavant ?
Je suis gérant d’une entreprise de réparation informatique / smartphones / consoles de jeu. Il y a quelques temps, je ne faisais que des interventions à domicile.
Puis petit à petit, certains de mes clients ont souhaité se rendre à mon atelier pour récupérer leur matériel plus rapidement. Atelier… qui n’est autre que mon garage.
J’ai ainsi souhaité donner une image plus professionnelle et j’y ai aménagé un petit espace d’accueil. J’ai voulu faire les choses bien. Montrer que quand on se rendait chez moi, ce n’était pas juste un garage !
Donc j’ai décidé de mettre une télévision avec des vidéos promotionnelles de mon entreprise en boucle.
Pourquoi as-tu fait le choix de faire cette vidéo sans faire appel à un professionnel du métier tel que moi ?
Il y a plusieurs raisons à cela :
Cette vidéo était-elle une nécessité pour ton entreprise ?
Dans un sens oui ! Car l’idée n’était pas seulement « d’avoir l’air cool » mais aussi d’en profiter pour prendre de l’avance sur le développement de mon entreprise (qui est de plus en plus rapide). D’ici quelques mois j’aurai un local, et j’aurais fini par le faire à ce moment-là.
Il y a eu un autre élément qui me laissait à penser que c’était pour moi indispensable. Je m’en suis rendu compte quand je me suis posé la première question : Faire appel ou non à pro ?
Je me suis documenté. J’ai vite compris que ce ne serait pas facile. J’allais devoir apprendre à maîtriser des nouveaux logiciels. Et c’est cet élément qui a fait de ce projet une nécessité. Étant technicien informatique, il me semblait logique d’acquérir des compétences supplémentaires ! Ne serait-ce que si un jour, je devais converser avec un utilisateur de ce type de software, je serais en mesure de pouvoir être cohérent dans mes propos.
Donc tu as décidé de concrétiser cette idée. Mais comment as-tu procédé ?
Effectivement. A la suite de cette décision, la vidéo n’a pas été faite en un jour. Cela m’a pris beaucoup (trop ?) de temps. J’ai pris du temps pour étudier le projet et je l’ai composé en deux phases.
1ère Phase, La mise en place théorique !
J’ai commencé par faire un plan que j’ai couché sur papier :
Dès le départ, il m’a paru clair qu’avoir un minimum de compétences en marketing et en communication était une obligation.
Si vous n’en n’avez pas, vous partez déjà avec un gros handicap. Car ce sont ces domaines d'expertise qui vont vous aider à faire des choix pertinents sur votre contenu et les éléments de design. Pour ma part, j’ai fait des études de commerce. Donc j’ai eu quelques facilités.
J’ai ainsi décidé d’exposer mon concept et la façon dont fonctionne la société à travers une vidéo simple, courte, en Motion Picture (uniquement des créations graphiques animées, aucun être humain ne devait apparaître).
Le contenu me semblait donc « facile à déterminer ». Et si j’ai décidé de faire une Motion Picture, c’est pour la simple et bonne raison que même si je ne suis pas timide, je ne me trouvais pas très télégénique. Mais surtout parce qu’il fallait acheter du matériel assez onéreux pour avoir un résultat satisfaisant. Caméra, fond vert, éléments de décor etc… il fallait prendre du temps (encore ?) pour chercher le meilleur compromis. J’ai vite laissé tomber.
Définir la durée, « facile aussi ». Entre 30 et 40 secondes pour capter l’attention, et ne pas être trop barbant, mais surtout commencer petit pour ne pas se retrouver sous l’eau avec une trop grosse vidéo que je n’aurai jamais terminée.
L’étude du côté juridique fut assez rapide également. En résumé, à condition d’utiliser des images et musiques libres de droit, il n’y a pas de contraintes. Sinon vous devrez vous acquitter de la Sacem, ou d'une licence. Si vous utilisez un Template tout prêt, il faut payer également une licence (qui n’est pas toujours donnée). Pour ceux qui se poseraient la question, un Template, c’est une base déjà faite par un professionnel qu’on peut personnaliser facilement et rapidement mais que d'autres peuvent aussi utiliser pour leur propre entreprise.
Après cette première étape je me suis dit qu’il n’y avait rien de sorcier… et pourtant.
Donc tu es passé à l’action après avoir fait ce plan ?
Oui je suis passé à l’acte ! J’ai mis en place la phase deux.
2ème Phase : Lancement du projet !
Dans un premier temps j’ai décidé de ne pas utiliser un Template tout prêt. Je voulais partir de rien pour avoir une vidéo 100% originale. Et je ne voulais pas être confondu avec des confrères qui auraient pu se servir du même support.
Ensuite j’ai dû choisir les logiciels nécessaires au projet. Car les avoir listés est une chose. Avoir des affinités avec en est une autre.
J’avais passé du temps à bien étudier la question. Peut-être un peu trop. Mon choix s’est porté sur Adobe Première et Adobe After Effect car je maitrisais relativement bien Illustrator et Photoshop. Je me suis dit que ce serait un avantage et qu’il y aurait des similitudes. Autre avantage non négligeable, les tutoriels étaient nombreux. Et enfin un ami avait déjà les logiciels et avait accepté de me laisser une prise en main sur un après-midi avec une mini formation.
A ce moment-là les idées fusent. On est tout feu tout flamme. On se sent pousser des ailes. On se dit que Spielberg peut aller se rhabiller et on se voit faire des effets spéciaux dignes d’un Marvel… et on se lance. J’ai téléchargé l’une des versions d’évaluation et j’ai tenté l’aventure.
Ce fut aussi facile que tu le pensais ?
Heu… Joker ? Non effectivement. Après l’euphorie s’est installé une pointe de doute !
Trois semaines plus tard, j’avais peu avancé. Mais je m’en doutais avant de commencer. Faire une vidéo demande du temps et je le savais parfaitement. Il faut de l’investissement. De la concentration. Ces logiciels sont très pointus. Il faut vraiment prendre des sessions complètes de plusieurs heures pour bien faire les choses. Faire plusieurs petites sessions de 15 à 20 minutes n’aura servi à rien dans mon cas. Je me retrouvais interrompu en plein milieu d'une tâche et me retrouvais perdu. Donc mes journées sont rapidement devenues longues ! Et ce n’était pas facile. Surtout pour les effets de transition entre les éléments. Je me suis heurté au premier problème. Il y a ce qu'on a dans la tête... et ce qu'on est capable de faire !
Finalement j’ai discuté avec une autre connaissance qui m’a conseillé Vegas 13. Il m’en a parlé comme quelque chose de plus accessible et moins complexe pour avoir des rendus plus que satisfaisants. Je ne l’avais pas retenu au départ même si j’avais hésité. Mais comme l’éditeur proposait une version d’évaluation je l’ai testé.
J’ai été assez séduit par le logiciel. Et j’ai compris rapidement que l’on pouvait se servir de la suite adobe et faciliter la mise en place avec Vegas 13.
J’ai commencé à avancer plus rapidement en passant d’un logiciel à l’autre. Mais ce fut long et intense niveau concentration et j’ai fait face à une nouvelle difficulté.
Je me suis rendu compte que même pour un initié comme moi, décider du contenu a été plus compliqué que je ne le pensais. Car mettre tout ce qu’on aimerait en 30 à 40 sc, n’est pas toujours faisable. Il faut donc aller encore plus à l’essentiel que prévu pour rendre la vidéo lisible et pas trop riche en informations pour éviter de perdre le spectateur.
J’ai également dû enlever une partie du contenu initialement sélectionné. J’ai dû accélérer certains affichages, enchaînements et fondus pour au final avoir une vidéo de 41 secondes.
En revanche, choisir l’ordre n’a pas été trop compliqué, il m’a suffi de suivre une certaine logique. On ne parle pas de la cuisson d’un gâteau avant d’expliquer comment on le fait. C’est exactement pareil.
Tu as concrétisé le projet finalement ?
Oui et non !
Comme je te l’ai dit précédemment, j’ai eu quelques doutes. Mais pas sur mes capacités, plutôt sur le temps que je pouvais y consacrer. Et même si j’ai eu un rendu final qui n’était pas trop mal, je n’en étais pas pleinement satisfait.
Je suis un perfectionniste. Je n’arrivais pas à obtenir un résultat que je jugeais assez professionnel. Donc finalement, c’est la personne qui m’a conseillé l’utilisation de Vegas 13 qui a fini le travail. J’ai préféré me concentrer sur mon catalogue de services existant.
Que conseilles-tu finalement ? Mieux vaut-il passer par un pro ?
Tout est question de point de vue. Mais aussi de tempérament, de compétences et de disponibilité.
Si vous ne voulez pas que cela devienne un calvaire, il faut avoir l’envie, la curiosité d’apprendre, et une certaine patience. Mais pas seulement.
Merci Cédric pour ton expérience partagée !